Il n’y a que très peu de séquences filmiques dans lesquelles Sigmund Freud figure. Je me souviens de quelques extraits où on le voit caresser son chien, fumer son éternel cigare devant une fenêtre (fermée !). Jamais on ne le voit parler de ces patients, et bien sûr, on ne le voit pas parler non plus avec ses patients.

Là où le matériel se présente avec trop de lacunes, l’analyste a recours aux « constructions », comme Freud le détaille dans son texte Constructions dans l’analyse de 1937 : « Il a à deviner l’oublié à partir d’indices que celui-ci a laissés derrière lui ou, pour s’exprimer plus exactement, à le construire ».
Le réalisateur français Benoît Jacquot s’est tenu à ses recommandations. Dans un film pour la télévision, basé sur un scénario du duo Louis Gardel et François-Olivier Rousseau (Grand prix du Meilleur Scénario de Télévision 2004), il raconte l’histoire de Marie Bonaparte (1882-1962), petite-nièce de l’empereur Napoléon 1er, princesse de Grèce et du Danemark. Catherine Deneuve l’interprète avec une vérité déconcertante.
En 1925, elle se rendit à Vienne pour consulter Sigmund Freud à la recherche de l’orgasme vaginal. Une intervention chirurgicale précédente pour approcher le clitoris de l’entrée du vagin n’avait pas produit les résultats espérés. Désormais elle veut se pencher sur les raisons psychiques de son anorgasmie. Freud ne devint non seulement son analyste, mais aussi son maître et son ami. Marie Bonaparte était une personnalité hors du commun, qui a utilisé sa position sociale et sa fortune pour promouvoir les théories scientifiques de Freud et soutenir son travail. Elle a traduit ses livres en français, et en 1938 l’a aidé à fuir l’Autriche nazie pour Londres, où il est décédé en 1939. Par la suite, elle a joué un rôle décisif dans la structuration de la psychanalyse française.
A partir de lettres et de témoignages disponibles, le film de Jacquot reconstruit l’analyse de « La Princesse » chez Freud. Heinz Bennent, acteur allemand, parfaitement francophone, joue un Freud si convaincant qu’on jurerait après la vision du film l’avoir côtoyé. Le film est fidèle à ce que l’on sait de la façon d’être de Freud avec ses patients – il semble avoir été très soutenant, bavard, curieux et humain. Les décors sont reconstitués avec beaucoup de soins, on fréquente des personnages familiers de l’entourage de Freud, notamment sa fille Anna, interprétée – en allusion au fait que Freud, analyste débutant, avait pris sa propre fille en analyse ! – par la fille de Heinz Bennent. On croise, entre autres, des jeunes analystes comme René Laforgue et Richard Sterba, Rudolphe Löwenstein, le mari de Marie Bonaparte, Ernst Schur, le médecin attitré de Freud.
Ce film est une merveille pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de la psychanalyse, à Freud et à son entourage.

Il n’y a que très peu de séquences filmiques dans lesquelles Sigmund Freud figure. Je me souviens de quelques extraits où on le voit caresser son chien, fumer son éternel cigare devant une fenêtre (fermée !). Jamais on ne le voit parler de ces patients, et bien sûr, on ne le voit pas parler non plus avec ses patients.

Là où le matériel se présente avec trop de lacunes, l’analyste a recours aux « constructions », comme Freud le détaille dans son texte Constructions dans l’analyse de 1937 : « Il a à deviner l’oublié à partir d’indices que celui-ci a laissés derrière lui ou, pour s’exprimer plus exactement, à le construire ».
Le réalisateur français Benoît Jacquot s’est tenu à ses recommandations. Dans un film pour la télévision, basé sur un scénario du duo Louis Gardel et François-Olivier Rousseau (Grand prix du Meilleur Scénario de Télévision 2004), il raconte l’histoire de Marie Bonaparte (1882-1962), petite-nièce de l’empereur Napoléon 1er, princesse de Grèce et du Danemark. Catherine Deneuve l’interprète avec une vérité déconcertante.
En 1925, elle se rendit à Vienne pour consulter Sigmund Freud à la recherche de l’orgasme vaginal. Une intervention chirurgicale précédente pour approcher le clitoris de l’entrée du vagin n’avait pas produit les résultats espérés. Désormais elle veut se pencher sur les raisons psychiques de son anorgasmie. Freud ne devint non seulement son analyste, mais aussi son maître et son ami. Marie Bonaparte était une personnalité hors du commun, qui a utilisé sa position sociale et sa fortune pour promouvoir les théories scientifiques de Freud et soutenir son travail. Elle a traduit ses livres en français, et en 1938 l’a aidé à fuir l’Autriche nazie pour Londres, où il est décédé en 1939. Par la suite, elle a joué un rôle décisif dans la structuration de la psychanalyse française.
A partir de lettres et de témoignages disponibles, le film de Jacquot reconstruit l’analyse de « La Princesse » chez Freud. Heinz Bennent, acteur allemand, parfaitement francophone, joue un Freud si convaincant qu’on jurerait après la vision du film l’avoir côtoyé. Le film est fidèle à ce que l’on sait de la façon d’être de Freud avec ses patients – il semble avoir été très soutenant, bavard, curieux et humain. Les décors sont reconstitués avec beaucoup de soins, on fréquente des personnages familiers de l’entourage de Freud, notamment sa fille Anna, interprétée – en allusion au fait que Freud, analyste débutant, avait pris sa propre fille en analyse ! – par la fille de Heinz Bennent. On croise, entre autres, des jeunes analystes comme René Laforgue et Richard Sterba, Rudolphe Löwenstein, le mari de Marie Bonaparte, Ernst Schur, le médecin attitré de Freud.
Ce film est une merveille pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de la psychanalyse, à Freud et à son entourage.