Pourquoi faire une psychanalyse ?
Les gens arrivent chez moi avec des demandes d’aide qui se formulent souvent dans des termes : « je suis mal dans ma peau », « je me sens limité dans mes possibilités », «je n’arrive pas à m’affirmer »,
Quand tout s’écroule, la parole permet-elle de survivre?
Pour répondre à la question, je prendrai un détour en me référant à un témoignage; celui d’un homme confronté au déshonneur, à l’isolement extrême, à la souffrance physique et psychique cela, dans la durée et la répétition. Je pense qu’une telle expérience peut aider à penser ce qui permet à un homme de continuer à vivre quand tout s’écroule.
Les rêves sont – ils a écrire entre les séances ?
Le rêve est une formation de l’inconscient comme le lapsus, l’acte manqué ou le symptôme. A ce titre de formation de l’inconscient il va être déchiffrable dans le travail analytique. La cure analytique permet de diminuer la souffrance, lever le symptôme et dépasser l’angoisse. Elle s’effectue avec l’aide de l’analyste dont le désir vise à déchiffrer la modalité de jouissance de l’inconscient de son analysant.
La psychanalyse est-elle compatible avec n’importe quel régime politique?
Je vais essayer d´expliquer ce qui s´est passé en Argentine avec la psychanalyse. Et ce face aux situations politiques créés par des régimes militaires et plus particulièrement ce qui s’est passé avec la dernière de nos dictatures militaires.
Le psychanalyste est-il pour ou contre le mariage des homosexuels ? Pour ou contre l’adoption par des homosexuels ?
Ni pour ni contre. Mais le psychanalyste peut éclairer la réflexion. Il peut aider à comprendre l’essentiel : ces requêtes ne correspondent pas à une simple extension des pratiques à des destinataires qui en seraient lésés. Elles correspondraient à une modification de ces pratiques. Du coup s’impose de réfléchir l’incidence qu’aurait cette modification sur l’enfant, non seulement sur l’enfant concerné, mais sur tous les enfants. Car ce qu’une loi énoncera quant au principe du lien d’un enfant avec ses parents, cela vaudra pour tous.
La psychanalyse est-elle une science ?
La psychanalyse n’est pas une science ! Cette affirmation revient souvent car elle est l’argument dont se servent ceux qui veulent la dévaloriser, insinuant ainsi qu’elle ne serait fiable ni pour mieux comprendre le monde qui nous entoure, ni pour accroître notre culture ni -et surtout- comme thérapeutique.
Les effets de la cure psychanalytique sont-ils évaluables ?
Faut-il s’empêcher de lire des textes psychanalytiques ?
Question : Dans le livre « Les mots pour le dire » de Marie Cardinal, il est tout à fait déconseillé de s’informer sur la psychanalyse et de lire des textes, tout ça pour favoriser le fait d’utiliser ses propres mots. Etes-vous d’accord avec cela, faut-il s’empêcher de lire sur ce sujet ?
Patient à venir, patient en cure, que cherche-t-on dans les ouvrages spécialisés si ce n’est soi ? Le profane en attend d’être renseigné sur sa souffrance, sur les difficultés qu’il éprouve, leur diagnostic, le pronostic, leur interprétation et, au fond, la manière de s’en débarrasser.
Est-il normal que je m’attache à mon psychanalyste ?
Qu’est-ce que le transfert ? Est-il normal que je m’attache à mon psychanalyste ? Tombe-t-on amoureux de son psychanalyste ?
Il est tout à fait normal de s’attacher et même de tomber amoureux du psychanalyste. La situation analytique est une situation particulière, en dehors du contexte social habituel. C’est une situation permettant d’accéder au plus intime de soi même et à sa vérité profonde. La personne analyste, détournée du champ du regard, puisque derrière le divan, va pouvoir être investie d’affects, d’affection, comme un proche, ou un parent de la petite enfance. L’analyse va pouvoir alors se dérouler.
L’inconscient est il compatible avec la liberté humaine?
Un psychanalyste français, nommé Félix Guattari, a un jour expliqué qu’il n’existait que des formules d’inconscient. L’inconscient est, par définition, inaccessible à la conscience : nous ne pouvons que le déduire de la façon dont on suppose qu’il se manifeste dans notre conscient (les fameuses formations de l’inconscient).
Serrer la main à son patient?
Y a t-il un quelque chose de pervers, dans le fait que le psychanalyste ne serre pas la main à son patient?
Pour cette question, comme pour bien d’autres, la première invitation est celle d’en parler – justement -à son psychanalyste. Vous êtes étonnée, interloquée, fâchée… Pourquoi avant tout ne pas lui poser la question et lui dire ce qui vous vient à l’esprit à ce propos ?
Mais rassurez-vous, je ne veux pas, à mon tour, ici, vous refuser une main et vous renvoyer la question.