Les parents qui voient leur bébé immobile devant la télévision en déduisent que « ça le calme ». Mais le bébé est comme hypnotisé par le défilement rapide de formes et de couleurs accompagnés de rythmes et de sons étranges. Les parents croient que c’est la télé-tété alors que c’est la télé-méduse ! Rien d’étonnant si, aussitôt que la télé s’éteint, cet enfant est plus énervé que jamais. Et c’est tout naturellement qu’il passera, dès l’âge de huit ans, à la recherche de programmes adultes un peu comme le consommateur d’une drogue peut être amené à en augmenter un jour la dose pour produire les mêmes effets. Puis vers l’âge de douze ans, le même encore passera des écrans de télévision à ceux des jeux vidéo…
C’est ainsi que l’enfant placé tôt devant un écran de télévision risque bien ensuite de se scotcher à ceux des ordinateurs. Mais comme le temps a passé et qu’un écran a remplacé l’autre, les parents sous-estiment facilement leur responsabilité dans cette évolution pour en accuser les seuls écrans !
A l’inverse, le jeune enfant qui prend l’habitude de jouer sans télévision apprend à trouver en lui-même la source de stimulations dont il a besoin. Un tel enfant a non seulement appris à organiser sa relation au monde autour d’activités différentes, mais aussi autour de son propre rythme intérieur, et il a moins besoin que celui-ci soit constamment alimenté et potentialisé par un écran. Et il peut même s’ennuyer devant la télévision, voire plus tard devant un écran de jeux vidéo…