Finalement, les jeux vidéo pourraient bien être en train de réconcilier les familles autour d’un même écran ! Le succès de la console Wii auprès des seniors, et le nombre de plus en plus important d’adultes qui continuent à jouer alors qu’ils sont devenus parents plaide dans ce sens. Mais en même temps, gardons nous de tout angélisme. Si les jeux en réseau provoquent une dépendance – heureusement le plus souvent transitoire – chez beaucoup de jeunes joueurs, c’est parce qu’ils sont intentionnellement conçus pour être addictifs ! Tout comme sont conçus pour être addictifs les programmes de télévision pour enfants, l’espace de Second life ou les Skaazs, ces petits avatars que les adolescents sont maintenant invités à se fabriquer pour les emmener partout avec eux dans les espaces virtuels. Les fabricants de ces jeux rêvent en effet de concevoir un produit dont les usagers ne se détacheraient jamais, et qui génèrerait du coup des profits colossaux en abonnements et produits dérivés. Mais ils doivent en même temps tenir compte des inquiétudes des pouvoirs publics… alertés par les parents et les pédagogues. C’est pourquoi les parents doivent se constituer en contre pouvoir en demandant par exemple, par l‘intermédiaire de leurs associations représentatives, que les jeux déconseillés aux mineurs ne puissent pas être achetés par ceux-ci, ou que les joueurs en réseau soient obligés de s’arrêter régulièrement, ou encore que toutes les consoles incluent des systèmes permettant de limiter le temps d’utilisation et le type de jeu installé .
Mais il serait en même temps absurde que les parents s’en tiennent à ces actions visant les jeux vidéo sans cadrer et accompagner leurs enfants dans la découverte qu’ils en font. Je dis bien « cadrer et accompagner », car l’un sans l’autre se révèle souvent d’une efficacité limitée, comme nous le verrons la semaine prochaine…