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Quelle est la place de la sexualité dans la psychanalyse ?

Répondre à cette question engage à vrai dire toute une conception de la psychanalyse, en théorie autant qu’en pratique, car elle touche à son aspect majeur, on pourrait même dire à son invention. Freud a en effet pu dire, à certain moment, qu’il n’avait eu, finalement, qu’une seule idée pour guide de sa création de la psychanalyse, c’est celle du sexuel infantile. Mais qu’entendait-il par là ?

Les biscuits de papier sont tellement plus beaux !

Si un bébé voit une magnifique publicité pour des biscuits qu’il connaît, il risque d’essayer de les prendre avec sa petite main sur la page de papier glacé. C’est bien sûr la preuve qu’il ne fait pas encore bien la distinction entre les biscuits réels et l’image des biscuits. Il est tentant de rire de la naïveté de l’enfant, mais ce serait une erreur parce que même tout petit, celui-ci est extrêmement sensible aux manifestations d’ironie qu’il perçoit chez ses parents. En revanche, ceux-ci peuvent efficacement accompagner leur enfant dans sa découverte de la différence essentielle entre le monde de la réalité et celui des images, en lui disant par exemple : « Regarde, c’est une image, on n’utilise pas une image de la même manière qu’un objet réel, on ne mange pas les images, même si elles représentent des choses à manger, etc. »
Mais l’image n’est pas qu’une pâle imitation de la réalité dont nous devrions apprendre à nous méfier. Elle a aussi le pouvoir de provoquer des émotions agréables ! Une image peut donner envie de manger ce qu’il y a dessus, c’est vrai, mais elle peut aussi rendre heureux. L’enfant est rassuré que ses parents reconnaissent le pouvoir qu’ont les images de donner des émotions et des sensations plaisantes. Cela l’invite non seulement à savoir reconnaître les pouvoirs des images – ce qui lui sera plus tard essentiel pour ne pas être dupes – mais à les considérer comme des supports de communication, notamment familiale. Les images, c’est ce dont on parle !

Dany Boon contre Aldo Naouri

Mais qu’est-ce qui fait courir tant de nos contemporains voir Les Ch’tis ? L’humour bien sûr, le plaisir manifeste des acteurs qui semblent s’être bien amusés (comme nous le rappelle d’ailleurs le générique de fin), et aussi la mise en scène d’un fantasme bien répandu en France, surtout dans le Sud : « Le Nord, c’est affreux ! N’y allez jamais ! »
 
Mais une autre explication s’impose. Sous prétexte de difficultés de communication entre Français du Sud et du Nord, ce film s’impose comme une parabole sur les problèmes de communication entre parents et enfants. De quoi s’agit-il en effet ? Le héros du film est au début un adulte en proie à des conflits professionnels et conjugaux. Muté dans le Nord, il devient le directeur d’une agence dans laquelle les employés se révèlent très particuliers. Deux sont des adultes un peu massifs dont l’apparence et les manières évoquent celles de grands enfants, tandis que les deux autres sont sur le versant de l’adolescence et des problèmes qui l’accompagnent : comment quitter sa maman quand on est amoureux, et comment convaincre le garçon qu’on aime qu’il est temps de se décider ?
 
C’est donc entre ce père déclaré et ces quatre personnages en situation enfantine que les quiproquos se nouent, dans un monde sans sexualité ni contraintes sociales d’aucune sorte, jusqu’à l’heureux dénouement : le moment de la difficile, mais indispensable séparation. Il est impossible de ne pas trouver ici un écho des difficultés de communication entre adultes et enfants, réduites, il est vrai, aux incompréhensions de langage de la petite enfance. Je me souviens avoir passé une bonne demi heure, quand mon fils était âgé de quatre ans, à essayer de comprendre que derrière le « Bolonais » dont il me parlait, il n’y avait ni Polonais, ni sauce bolognaise, mais un « bonhomme de neige » ! Quant aux spectateurs qui n’ont pas d’enfant, leur plaisir n’est pas moins grand car ils ont probablement eu dans leur enfance bien du mal à se faire comprendre de leurs propres parents !
 
Mais ce film ne nous raconte pas seulement la réduction progressive des difficultés de communication entre générations, il nous indique aussi le chemin à suivre : renouer avec l’esprit de l’enfance, au besoin en s’aidant de « geneviève », c’est-à-dire d’alcool de genièvre ! Rire sans raison, faire joyeusement pipi dans l’eau, conduire son vélo « comme un fou »… sont autant d’étapes par lesquelles le héros raide du début renoue avec les plaisirs réputés être ceux de l’enfance. Jusqu’à jouer sur le carillon du beffroi de la ville les premières notes de la lettre à Elise, mélodie souvent retrouvée dans les boites à musique des bébés…
 
Finalement, au moment où Aldo Naouri exhorte les parents à faire preuve de plus d’autorité, Dany Boon les invite au contraire à reprendre le chemin de l’enfance pour mieux communiquer avec leur progéniture. Mais c’est de façon masquée. Ce message là est il devenu si inaudible qu’il faille qu’il se cache derrière une parabole ?

Elles | Jean-Bertrand Pontalis

"Elles", Jean-Bertrand Pontalis, Paris, Gallimard, 2007, 208 pages, 15€

Après "Le Dormeur éveillé" (Mercure de France 2004) et "Frère du précédent" (Gallimard, 2006), J.-B. Pontalis poursuit sa quête de l’intime.
L’interrogation de Freud sur la femme se trouve aux origines de la théorie psychanalytique : mais que veulent donc les hystériques ? Cette interrogation s’est perpétuée comme en écho jusqu’à la fin de son œuvre avec la fameuse expression du « continent noir » de la sexualité féminine, marquant sans doute à tort le questionnement freudien du sceau de l’indicible et le condamnant au ratage. On peut lire dans le dernier ouvrage de Pontalis une volonté de rouvrir le questionnement freudien, en se plaçant non plus du côté de l’expérience analytique, mais résolument du côté de l’expérience amoureuse. C’est une position courageuse et hétérodoxe.

La télévision et le mythe des programmes adaptés

Christakis et Zimmerman de l’Université de Seattle aux USA, ont tenté de cerner la différence existant entre des enfants qui regardent différents types de programmes à la télévision. Ils ont pour cela créé quatre catégories : les DVD et les vidéos spécialement destinés aux bébés – comme les programmes des chaînes Baby TV et Baby First – les programmes à objectif éducatif explicite ; ceux qui n’ont pas d’objectif éducatif et dont la seule ambition est le divertissement – comme Bob l’éponge ou Toy story -, et enfin les programmes de télévision pour adultes. Contrairement aux idées reçues, ces programmes très différents n’ont pas de conséquences différentes. En d’autres termes, pour un enfant de moins de 24 mois, il est impossible de parler de programmes « adaptés ». Seul compte le nombre d’heures passées devant l’écran.
 
Le fait que les programmes dits « adaptés » n’aient pas plus d’effets positifs sur l’acquisition du langage que les autres, est lié au fait que ces programmes s’accompagnent d’une bande-son qui est bien incapable d’adapter ses intonations à l’état psychologique du bébé. D’autres recherches ont en effet montré que c’est la capacité de l’adulte de moduler sa voix en fonction de ses propres états émotionnels en harmonie avec ceux du bébé qui compte. Les parents ajustent leurs intonations, leur regard et leur attitude corporelle de telle façon que les acquisitions linguistiques des enfants sont supportées non seulement par le texte qu’ils entendent, mais aussi par les regards échangés et les attitudes corporelles des uns et des autres.
 
C’est la même constatation qui incite Nokia à réfléchir à la création d’hologrammes – de super images en trois dimensions – pour favoriser l’apprentissage des langues étrangères !

La séduction (maternelle primaire) des écrans

Quiconque doute de l’impact des images sur le corps n’a qu’à regarder un enfant confronté à un spectacle télévisé qui le malmène : ses mains se rejoignent et se tordent, il crispe ses doigts, mord ses lèvres, jette des regards effrayés alternativement vers l’écran et vers ses camarades ou encore mime avec des gestes sa certitude que les choses ne peuvent que mal tourner pour le héros. Ces tensions physiques sont évidemment liées à des charges émotionnelles excessives qu’il ne parvient pas à élaborer.
Heureusement, ce stress n’est pas condamné à rester sans solution. Pour le résoudre, l’enfant dispose de trois moyens complémentaires : le langage, le dessin et le jeu avec ses frères, sœurs ou camarades. Mais le plus souvent, il ne trouve pas le partenaire privilégié qui lui permettrait de réaliser cette élaboration. Et c’est d’autant plus le cas quand il regarde la télévision le matin. Il n’a pas le temps de parler. Il lui faut se dépêcher pour ne pas être en retard et il part finalement sur le chemin de l’école submergé par ce qu’il a vu. C’est peu dire que cette surcharge d’images complique ses apprentissages. Il doit pourtant s’en débrouiller. Et le lendemain, il recommence. Mais toutes ces images absorbées et non assimilées laissent des traces qui s’accumulent. Et ces traces ne sont pas sans conséquences. La télévision devient ce qui l’excite sans cesse selon un rythme toujours imposé par elle, et avec une intensité largement supérieure aux stimulations habituelles de la vie quotidienne. Ainsi la télévision impose-t-elle à l’enfant un équivalent technologique de la relation pathogène, hyperstimulante et intrusive, que le psychanalyste Paul Claude Racamier a décrit sous le nom de « séduction maternelle primaire ».

Programme ou DVD ?

Quand ils regardent la télévision, les jeunes enfants sont fascinés par la forme bien plus que par le contenu : les mouvements rapides des personnages, les changements de décors, le caractère imprévisible des scènes, l’intensité des effets sonores, les voix étranges ou inhumaines…, voilà ce qui le « scotche » à l’écran ! D’où leur préférence pour les dessins animés où ils retrouvent tout cela.

Ce n’est qu’à partir de 2 ans ½, qu’ils commencent à reconnaître les contenus de ce qu’ils voient. Ils entrent dans le monde des téléspectateurs à proprement parler. C’est ainsi qu’à l’âge de 3 ans, ils déclarent pour la plupart avoir une émission favorite : ils sont passés d’une relation à l’écran à une relation à un programme. Ils continuent alors à reproduire ce qu’ils voient sur l’écran et aussi ce qu’ils y entendent comme le démontre la tendance de jeunes téléspectateurs à répéter des phrases publicitaires!

C’est entre 3 et 5 ans que l’enfant apprend progressivement à affiner sa perception et sa compréhension, et en même temps à construire des liens logiques entre les différentes bribes du spectacle qui se déroule sous ses yeux. Il continue toutefois à garder un point de vue qui privilégie la forme sur le contenu, et notamment sur le contenu narratif.

La conséquence de tout cela ? Aussitôt que l’enfant regarde la télévision, il est toujours préférable de lui proposer des DVD qu’il peut regarder plusieurs fois pour les assimiler à son rythme, plutôt que des programmes en continu qu’il renonce vite à comprendre.

Pas de scénario pour bébé

Un jeune enfant ne perçoit pas du tout un programme de télévision de la même manière qu’un adulte. Prenons par exemple les cinq premières minutes de Bambi de Walt Disney. Un adulte voit un petit faon qui vient de naître et tous les animaux de la forêt qui se rassemblent autour de lui. Un enfant de 3 ans voit un hibou faire les gros yeux, puis des petites cailles courir, puis des lapins s’agiter dans tous les sens, puis une maman avec son bébé. Il ne comprend pas du tout que ces différents événements sont enchaînés et que le hibou appelle les animaux de la forêt à venir voir la maman et le bébé. C’est pourquoi, si vous regardez un dessin animé avec un enfant de 3 ou 4 ans, c’est très important de commenter les images en insistant chaque fois sur les actions et leur enchaînement. Mais avant deux ans et demi, non seulement il n’y a pas de bonnes raisons de mettre bébé devant la télévision, mais il y en a au contraire d’excellentes pour ne pas le mettre !

La preuve en est que les bébés ne peuvent fixer un écran de télévision allumée que durant de très courtes périodes. Après quelques minutes, ils manifestent pratiquement toujours des signes de fatigue, notamment des pleurs, de l’irritabilité et des bâillements. En fait, ces manifestations traduisent la fatigue psychique causée par la tension du regard vers l’écran. Une fatigue bien inutile compte tenu du fait que ces programmes leur sont encore plus incompréhensibles que pour les enfants de 3 ans !

Marie Bonaparte | Célia Bertin

Marie Bonaparte, Célia Bertin, édition Perrin, novembre 1999. (Présentation de Elisabeth Roudinesco), 433 pages, 21€. (Une biographie de Marie Bonaparte)
 

Marie Bonaparte a été une figure importante de la psychanalyse française. Elle a de plus joué un rôle décisif dans le sauvetage de Freud et d’une partie de sa famille au moment de l’arrivée des Nazis à Vienne. C’est grâce à elle et à ses interventions qu’ils ont pu se réfugier en Angleterre, non sans abandonner à leur terrible destin les sœurs de Freud qui ont disparu, toutes les quatre, dans les camps de la mort. Elle n’avait pu obtenir un visa de départ pour elles.