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Vie au travail: Les maillons les plus faibles ne tiennent pas le coup – Entretien avec Benjamin Sahler
Benjamin Sahler s’entretient avec Luc Peillon pour Libération ( 5 juin 2007)
Les suicides liés au travail augmentent-ils ?
L’imbrication entre la vie personnelle et professionnelle est telle qu’il faut rester très prudent. Mais le travail reste le lieu d’une construction identitaire importante. Ce qui n’est plus contesté par personne, c’est qu’on assiste, depuis quelques années, à une montée des difficultés au travail, qu’on retrouve dans l’augmentation des arrêts de travail. On peut également faire l’hypothèse, dans la répétition de suicides sur un même établissement et sur une courte période de temps, d’un phénomène de «contagion», avec l’idée que l’on veut faire passer un message collectif. Il peut donc y avoir, dans ce cas, et au moins symboliquement, une signification en lien avec le travail.
A quelle école appartient mon psychanalyste?
Bien que cette question ne me soit pas souvent posée, j’ai pensé intéressant de la traiter de par les enjeux qu’elle soulève. Elle peut être évoquée dès le premier contact téléphonique ou lors du premier entretien. Parfois elle survient chemin faisant alors que l’analyse progresse.
Mais il est vrai que le plus souvent elle ne préoccupe pas le patient : j’y reviendrai.
L’humour de transfert
Parler d’humour dans le déroulement des cures psychanalytiques semble à la mode. La théorie freudienne, qui rapporte l’humour au surmoi, est là pour conforter ce point de vue. Le surmoi, dites vous ? Mais n’est ce pas justement l’instance interdictrice et inspiratrice de culpabilité, notre père fouettard intériorisé ? Oui, c’est vrai, mais seulement en partie. Le surmoi n’a pas que cet aspect interdicteur hérité des premières relations de l’enfant avec ses parents, il en a aussi l’aspect apaisant et consolant. Lorsqu’on ne peut rien changer à la réalité d’une expérience pénible, l’humour permet de changer le regard qu’on porte sur elle. Ses instruments privilégiés sont, on le sait, le double sens et le sous entendu.
Le problème est qu’un patient, au cours de son analyse, est plongé dans un état que Freud a appelé « transfert ». Au risque de caricaturer, disons qu’il a tendance à écouter son analyste un peu comme un enfant écouterait un parent. Or un enfant a beaucoup de difficulté, comme tous les parents le savent bien, à manipuler le double sens. Et le patient en analyse va souvent perdre cette capacité qu’il peut pourtant utiliser pleinement dans les autres moments de sa vie. Une patiente, qui avait coutume d’amener à son analyste des articles de journaux sur un certain sujet qu’elle pensait l’intéresser, un jour n’en amena pas. Son analyste lui dit en souriant. « Tiens aujourd’hui, il n’y a pas d’article ». La patiente pensa qu’il en voulait encore et continua donc. A la fin de la cure, son psychanalyste lui appris qu’il avait mal supporté cette situation, et qu’il avait cru, de cette façon, le lui faire comprendre… L’humour, qui consiste souvent à dire une chose pour faire comprendre le contraire, est d’un usage difficile en cure. Les analystes qui ont envie de l’employer feraient bien de s’essayer d’abord entre collègues. Ils y découvriraient les ambiguïtés d’un discours qui se veut subtil parce qu’allusif, et qui n’est souvent qu’une source de quiproquos sans fin.
Si petits et déjà si dangereux
Ce texte est paru dans Libération le 30 mai 2007
Après l’Inserm et Sarkozy, c’est au tour de la Fondation MGEN d’inquiéter avec son questionnaire sur «la santé physique et mentale» des élèves.
L’inconscient est il compatible avec la liberté humaine?
Un psychanalyste français, nommé Félix Guattari, a un jour expliqué qu’il n’existait que des formules d’inconscient. L’inconscient est, par définition, inaccessible à la conscience : nous ne pouvons que le déduire de la façon dont on suppose qu’il se manifeste dans notre conscient (les fameuses formations de l’inconscient).
Sarkozy iconique
Comment ne pas parler de Nicolas Sarkozy ? Le président français s’affiche partout, en culottes courtes, baskets et tee-shirt. Mais il ne fait pas qu’occuper les écrans et les médias, il les remplit aussi d’un style qu’il a lui-même énoncé : être partout à la fois – c’est le conseil qu’il a donné à ses ministres -, faire toutes les réformes en même temps et démontrer que les vieilles oppositions du type gauche/droite n’ont plus cours. Le « ou bien, ou bien » de la République du livre ouvert à une seule page, cher à la République de François Mitterrand, est définitivement rangé au magasin des ringardises. Bienvenue dans la démocratie des écrans multiples eux-mêmes éclatés en plusieurs images, autrement dit du « à la fois, à la fois ».
Pourtant, tout ce que le nouveau Président met en avant était, il n’y a pas si longtemps, reproché aux adolescents : être partout à la fois était dénoncé comme le fantasme de « l’ubiquity génération », faire plusieurs choses en même temps était considéré comme la meilleure façon de n’en faire aucune correctement, et prétendre concilier les inconciliables équivalait à un refus de choisir. Quant à vouloir occuper les écrans, c’était le signe d’une quête narcissique infantile. Que ces mêmes principes puissent être aujourd’hui valorisés par un président qui choisit de se faire immortaliser dans la pause officielle par un photographe people montre que nous avons décidément changé de culture. Il n’est pas sûr que la victoire de son adversaire y aurait changé quelque chose. Interviewée en 2006 par un journaliste qui lui demandait si elle avait regardé le Mondial, Ségolène Royal avait répondu : « Je l’ai regardé avec un œil pendant que je lisais mon journal avec mon autre œil, tout en écoutant mon MP3 ». Qu’il puisse s’agir de démagogie ne change rien aux conséquences. Les jeunes ne manqueront pas de voir dans ces déclarations des signaux encourageants. Et les parents qui continueront à reprocher à leurs ados de vouloir être partout et tout faire à la fois risquent bien de perdre en même temps leur crédibilité et leur autorité !
«C’est donner beaucoup trop d’importance à un blog que de dire qu’il pourrait être à l’origine d’un suicide» [ M Stora]
Deux adolescentes se sont défenestrées à Ajaccio. "Les parents d’élève mettent en cause le rôle d’Internet et des blogs" annonce Claire Chazal au début du journal de 20 h de TF1. Michael Stora s’entretient avec Alice Antheaume pour 20Minutes.fr ( 26-05-2007)
Les adolescents ont-ils changé depuis la création d’espaces virtuels, comme les blogs et les messageries instantanées?
Faisons attention. Les adolescents n’ont pas du tout changé depuis la création de ces espaces virtuels. Toutes ces nouvelles technologies ne font que révéler des problématiques qui ont toujours existé. Si le malaise des ados s’accroît, cela n’a rien à voir avec les nouvelles technologies, mais c’est plutôt dû, entre autres pistes, à une nouvelle forme de parentalité.
Sauvons la clinique – Manifeste pour les pratiques et les formations cliniques
23 mai 2007 | Etats généraux de la clinique
Après la disparition de la psychopathologie et de la psychanalyse de la formation des psychiatres, au profit de modélisations neurobiologiques et comportementalistes, c’est celle des psychologues cliniciens qui est aujourd’hui clairement visée par les instances d’habilitation de leur formation. Depuis plusieurs années, les universitaires qui ont en charge cette formation voient s’étendre dans l’appareil de l’Etat la volonté de domination des partisans de l’éviction de la psychanalyse et de la psychopathologie, à tous les niveaux des organisations qualifiantes de l’enseignement et de la recherche.
Vu du divan
Signe des temps : analysants, psychiatres, analystes en formation tiennent leur blog. Ainsi en va-t-il de Mélie qui nous prête deux fragments. (NdR)
Bibliographie
Essais
* Tintin chez le psychanalyste, Paris, Aubier, 1985.
* Psychanalyse de la bande dessinée, Paris, PUF, 1987, réed. Flammarion, 2000.
* L’érotisme du toucher des étoffes, Paris, Séguier, 1989 (en collaboration avec Yolande Papetti)
* La bande dessinée au pied du mot, Paris, Aubier, 1990.
* Clérambault, psychiatre et photographe, Paris, Les Empécheurs de penser en rond, 1991 (en collaboration avec Mounira Khémir)
* Tintin et les secrets de famille, Paris, Seguier, 1990, réédition Aubier, 1992.
* La honte, psychanalyse d’un lien social, Paris, Dunod, 1992
* Tintin et le secret d’Hergé, Paris, Hors Collection, Presses de la Cité, 1993.
* Psychanalyse de l’image, des premiers traits au virtuel, Paris, Dunod, 1995.
* Le bonheur dans l’image, Paris, Les empêcheurs de penser en rond, 1996.
* Secrets de famille, Mode d’emploi, Paris, Ramsay, 1996, rééd. Marabout, 1997.
* Le Mystère de la Chambre claire, Photographie et Inconscient, Paris, Les Belles Lettres, 1996, réed. Flammarion, 1999.
* Y-a-t-il un pilote dans l’image ?, Paris, Aubier, 1998.
* Du bon usage de la honte, Paris, Ramsay, 1998.
* Comment l’esprit vient aux objets, Paris, Aubier, 1999.
* Nos secrets de famille, Paris, Ramsay, 1999.
* Petites mythologies d’aujourd’hui, Paris, Aubier, 2000
* Enfants sous influence, les écrans rendent-ils les jeunes violents ?, Paris, Armand Colin, 2000 (Réed. 10-18, 2004)
* L’intimité surexposée, Paris, Ramsay, 2001 (Prix du livre France Télévision 2002, rééd. Hachette Littérature 2002).
* Les bienfaits des images, Paris, Ed. Odile Jacob, 2002 (ouvrage honoré par le Prix Stassart de l’Académie des Sciences Morales et Politiques en 2003).
* Comment Hitchcock m’a guéri, Paris, Albin Michel, 2003.
* Manuel à l’usage des parents dont les enfants regardent trop la télévision, Paris, Bayard, 2004.
* Vérités et mensonges de nos émotions, Paris, Albin Michel, 2005.
* La résilience, Paris, PUF, 2007.
Direction d’ouvrages
* Le psychisme à l’épreuve des générations, Paris, Dunod, 1995.
* L’enfant au risque du virtuel, Paris, Dunod, 2006.
Bandes dessinées
* Les Oreilles sales, Paris, les Empécheurs de penser en rond, 1997.
* Bulles de divan, Paris, Calmann-Lévy/Ramsay, 2001.
* Journal d’un psychanalyste, Paris, Calmann-Lévy/Ramsay, 2003 (réed. Marabout poche, 2005).
* Tintouin chez le psychanalyste, Paris, Calmann-Lévy, 2004.
* Dessous de divan, Paris, Calmann-Lévy, 2005.
Ouvrages pour enfants
* La télé en famille, Oui ! , Paris, Bayard jeunesse, 2004.
* Le petit livre pour mieux vivre les secrets en famille, Paris, Bayard jeunesse, 2007.
Articles en ligne
Le monde d’eBay, « le goût du jeu, l’appât du gain » (Résumé)