Vous doutez de l’efficacité des pétitions ? Alors, ceci va vous faire changer d’avis : celle que j’ai lancée le 18 octobre pour alerter sur les dangers de la télé pour les bébés n’a pas seulement reçu le soutien de près de 30 000 usagers et de pratiquement la quasi totalité des associations de professionnels de la petite enfance, elle a aussi permis d’alerter le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et le Ministère de la Santé français. Les distributeurs sont maintenant obligés de porter à la connaissance de leurs abonnés le message d’avertissement suivant : « Ceci est un message du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et du Ministère de la Santé : regarder la télévision peut freiner le développement des enfants de moins de trois ans, même lorsqu’il s’agit de chaînes qui s’adressent spécifiquement à eux ». De la même manière, tous les supports de communication hors écran (tels que journaux des abonnés, Internet, etc.) doivent comporter cet avertissement : « Regarder la télévision, y compris les chaînes présentées comme spécifiquement conçues pour les enfants de moins de trois ans, peut entraîner chez ces derniers des troubles du développement tels que passivité, retard de langage, agitation, troubles du sommeil, troubles de la concentration et dépendance aux écrans. »
Mais comment cette pétition a-t-elle pu aboutir à ce résultat… finalement assez inespéré ? C’est que nous avons pris le problème suffisamment tôt pour éviter qu’un lobby se constitue autour de la télé pour les bébés. Il n’existait à cette époque en France que deux chaînes qui leur étaient dédiées (Baby TV et Baby First) et elles émettaient du territoire anglais. Quelques mois de plus sans réagir et il est probable que les chaînes de télévision pour enfants basées en France auraient lancé leurs propres programmes destinés aux tout-petits. Car c’est un gigantesque et très lucratif marché de produits dérivés qui est ouvert par ce type d’écran… Du coup, nous n’aurions plus eu affaire seulement à deux chaînes émettant d’Angleterre, mais à un puissant lobby installé sur le sol français !
Il nous faut maintenant porter le problème au niveau de l’Europe pour que d’autres pays soient incités à mettre en place la même mise en garde. La lutte continue…