Ce n’est un secret pour personne que la rédaction de nombreux journaux – papiers ou audiovisuels – choisissent leurs sujets en fonction des attentes des usagers. La « une » doit retenir l’attention du plus grand nombre possible de personnes, et elle le fait d’autant mieux qu’elle correspond aux attentes d’une majorité de consommateurs. L’omniprésence de la vie privée du Chef de l’Etat français dans les médias s’expliquerait ainsi, paraît-il, par une forte attente de la majorité du public. On peut bien sûr s’interroger sur le problème de savoir si le rôle de l’information est bien de proposer ce qu’une majorité de gens attendent. Mais la question va plus loin : en éveillant la curiosité du public par des titres accrocheurs – et souvent mensonger – et en le tenant en haleine sur des faits très secondaires, ces médias entretiennent évidemment la tendance qu’ils prétendent suivre, voire la suscite chez des personnes qui, sans cela, n’auraient pas songé à s’en préoccuper. Cette propension des médias à alimenter la restriction des intérêts de chacun est malheureusement sur le point de trouver un allié de choix dans ce qu’on appelle l’Internet et le mobile « affinitaires ». Bientôt, les ordinateurs embarqués dans nos machines quotidiennes apprendront à repérer les sujets qui nous intéressent… afin de nous les proposer en priorité. Le risque est évidemment que ceux qui n’aiment que les concours canins et les matchs de foot finissent par croire que le monde s’y réduit… tout au moins jusqu’à ce qu’un événement d’une gravité extrême ne leur rappelle que la réalité ne se laisse pas oublier si facilement !
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