Sous la direction de Catherine Meyer1, paraît ce premier septembre, aux éditions Les arènes, Le livre noir de la psychanalyse. Nous reprenons ci-dessous l’essentiel du dossier de presse.

 

Qui est Catherine Meyer ?
Ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure, elle est éditrice depuis quinze ans (Le Robert, Flammarion, Odile Jacob). Elevée dans la giron de la psychanalyse, elle a peu à peu découvert, en travaillant avec des auteurs issus de la psychologie scientifique, qu’il existait d’autre théories du psychisme, d’autres approches thérapeutiques. La lecture des historiens critiques de Freud l’a définitivement éloigné du freudisme.

 

Pourquoi un Livre Noir de la Psychanalyse ?
En France, les psychanalystes sont en position dominante à l’université, dans les médias et dans le monde culturel. Hier insurgés et de toutes les avant-gardes, les freudiens et les lacaniens sont devenus aujourd’hui des intellectuels sourcilleux et volontiers agressifs, défendant leur bastion avec dogmatisme. La sclérose de la réflexion est patente : refus de diffuser les travaux des historiens critiques de Freud, fermeture aux découvertes scientifiques dérangeantes et censure des travaux qui évaluent l’efficacité des psychothérapies (peu favorables à la psychanalyse)… D’où l’idée de ce livre qui rassemble en un volume l’ensemble du dossier à charge contre le freudisme.

 

Comment ont été choisis les auteurs ?
Quatre auteurs ont joué un rôle décisif, donnant le ton de l’ouvrage : Mikkel Borch Jacobsen, philosophe et historien de la psychanalyse, Jean Cottraux, psychiatre, chercheur et enseignant, Didier Pleux , clinicien qui s’est frotté aux délinquants avant de s’intéresser à l’éducation des enfants, Jacques Van Rillaer, ancien psychanalyste, érudit passionné et critique de l’œuvre de Freud. Les auteurs sont parfois des sommités mondiales comme Aaron Beck et Albert Ellis deux des grands noms de la psychologie, aussi lus que Freud à l’étranger, mais quasi inconnus en France. Historiens, épistémologues, psychiatres, ou patients, ils viennent de tous les horizons et ont choisi de s’exprimer dans un langage clair et pédagogique.

 

Qu’est-ce que le Livre noir de la psychanalyse apporte de neuf ?
La partie historique comporte deux révélations totalement inédites et jamais publiées au monde concernant l’une des premières patientes et un des cas les plus célèbres de Freud. Les autres travaux des historiens critiques sont à 90% une découverte en France. En dehors quelques érudits qui lisent l’anglais, personne ne connaît les lamentables échecs de la thérapie de l’Homme aux loups ou l’histoire tragique d’Horace Frink. Les textes d’Israëls sur la cocaïne ou sur les élucubrations concernant l’homosexualité de Léonard de Vinci n’ont jamais été traduits en français, pas plus que Franck Cioffi ou Frederick Crews. Les découvertes synthétisées par Mikkel Borch-Jacobsen sur les fausses guérisons de Freud changeraient bien les choses si on les enseignait aux élèves de Terminale en classe de philo.
La dernière partie « Il y a une vie après Freud » dresse un panorama des différentes approches qui ont surgi en dehors de la pensée freudienne. Cette synthèse n’avait jamais été faite, depuis les neurosciences jusqu’à l’ethnopsychiatrie.

 

Pourquoi une somme de cette ampleur ?
La psychanalyse a envahi notre univers, à tel point que nous parlons tous une sorte de psychanalyse de cuisine : faire son deuil, une femme castratrice, tuer le père, etc. Il fallait frapper un grand coup et rassembler en un volume une somme d’information, de témoignages et de voix concordantes qui n’a pas d’équivalent à l’étranger. Différentes approches se conjuguent : historique, philosophique, épistémologique, thérapeutique. Différentes nationalités se réunissent. L’objectif est de réveiller notre pays de sa torpeur psy.

 

La critique de la psychanalyse aux USA n’a-t-elle pas toujours été marquée à droite, voire à l’extrême-droite ?
Cette idée reçue est typiquement française, liée à la conjonction entre l’avènement de la psychanalyse en France et la génération de mai 1968. Mikkel Borch-Jacobsen vient de l’extrême-gauche non communiste. Frederik Crews, un des « Freud scholars » américains qui ont détruit la réputation du savant viennois, est un des grands intellectuels de gauche, collaborateur de la New York Review of books. Richard Pollack, le biographe critique de Bruno Bettelheim, a été rédacteur en chef de The Nation, le plus vieil hebdomadaire de gauche aux États-unis, auquel il collabore encore. Les réfractaires à la psychanalyse sont des esprits libres, voire des libres penseurs, et non des membres de la droite conservatrice américaine.

 

Le Livre noir veut-il la fin de la psychanalyse ?
Le Livre noir appelle à la contestation du dogme. Il est une invitation à ouvrir les portes et les fenêtres, à accueillir des travaux des chercheurs du monde entier (dix nationalités représentées). En cela, c’est un livre d’espoir. Chacun pourra se faire son opinion, revisiter ce qui lui a été appris comme une vérité acquise. La psychanalyse peut continuer à exister bien sûr, mais elle ne peut plus scléroser ainsi la pensée, culpabiliser les parents et imposer une vision unique de la psyché humaine, alors que les approches d’aujourd’hui sont innombrables et stimulantes.

 

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Sous la direction de Catherine Meyer, avec notamment Mikkel Borch-Jacobsen, philosophe, historien de la psychanalyse et professeur à l’Université de Washington – Jean Cottraux, psychiatre des hôpitaux, directeur de l’Unité de traitement de l’anxiété au CHU de Lyon – Didier Pleux, docteur en psychologie, directeur de l’Institut français de thérapie cognitive – Jacques van Rillaer professeur de psychologie à l’Université de Louvain-la-Neuve, Belgique. – Aaron Beck, fondateur de l’Académie de Thérapie Cognitive à Philadelphie. – Frederick Crews, professeur émérite à Berkeley. – Hans Israël, professeur à l’université de Maastricht – Albert Ellis, directeur de l’Institut REBT à New York