En réaction à la page publiée le mercredi 8 novembre, sous le titre "Laisser les mains libres à la psychanalyse" et signée par 45 psychanalystes, je tiens à faire savoir que beaucoup de psychanalystes en Belgique ne partagent pas une telle position.

Les signataires de cette page, se désolidarisent de leurs collègues psychothérapeutes de la Plate forme de concertation de la Santé Mentale, pour faire valoir une place d’exception de la psychanalyse.

La spécificité de la psychanalyse  se joue au sein d’une cure, elle relève de la relation singulière entre l’analyste et l’analysant et ne dépend d’aucune garantie publique mais de la responsabilité du psychanalyste…et de l’analysant.

Les arguments avancés pour justifier le caractère d’exception de la psychanalyse sont irrecevables. Ils affichent un jugement expéditif et hautain porté sur les pratiques et les théories des autres courants de psychothérapie, une singulière infatuation qui ignore délibérément l’existence de l’éthique des autres psychothérapeutes et une appréciation fort approximative de l’impact réel de la psychanalyse dans la culture européenne et belge en particulier.

Nous pensons que celui qui se présente en exception parmi des pairs ou des partenaires sociaux, ne peut que susciter ironie, colère, indifférence ou mépris. Dans ce cas-ci, c’est s’isoler dans un combat de grande ampleur qui concerne solidairement tous les psychothérapeutes soucieux de sauvegarder la qualité de leur travail, l’autonomie de leurs  pratiques et la liberté de définir les exigences rigoureuses de leurs formations.

Bruxelles, le 14 octobre 2006.