Y a t-il un quelque chose de pervers, dans le fait que le psychanalyste ne serre pas la main à son patient?

Pour cette question, comme pour bien d’autres, la première invitation est celle d’en parler – justement -à son psychanalyste. Vous êtes étonnée, interloquée, fâchée… Pourquoi avant tout ne pas lui poser la question et lui dire ce qui vous vient à l’esprit à ce propos ?

Mais rassurez-vous, je ne veux pas, à mon tour, ici, vous refuser une main et vous renvoyer la question.

Récemment une collègue parlait d’un article qu’elle rédigeait mentionnant notamment différentes manière d’être des psychanalyste. En Angleterre, il semble courant de ne pas donner la main tandis qu’en Argentine, il n’est guère choquant d’embrasser son analysant. Il s’agit donc aussi d’une question culturelle.
Aux analystes Freud recommande d’user de tact mais il en relèvera également les dangers dans ce que cela peut justifier d’arbitraire chez l’analyste.
Adoptons l’idée qui justement fait référence au contact, au toucher et la poignée de main est bien –quand elle a lieu – le seul contact physique possible entre l’analyste et son analysant.
Il s’agit d’avoir le tact qui va permettre à l’analysant de prendre place dans cet espace qui se situe aux antipodes de celui de la bienséance des relations sociales. En séance, à l’inverse des convenances, tout peut-être dit. C’est bien le lieu où ce qui n’est pas convenable peut prendre place.
Mais qu’est ce qui va faire la frontière entre le mode des convenances sociales et l’espace de la séance ? Pour moi, c’est le bonjour et l’au revoir généralement accompagné d’une poignée de main. Pour un autre analyste ce sera peut-être l’ouverture et la fermeture de sa porte.
Comment être chaleureux sans être séducteur, sobre sans être glacial… encore des questions propres à chaque analyste en fonction de la culture dans laquelle il baigne, de sa formation, de son style. Cela n’est pas sans effet non plus sur le type d’analysants qui s’adresseront à lui et trouveront à qui parler.